Intelligence artificielle, robotique, jumeaux numériques et impression additive : Entre promesses et défis pour l'industrie !
Alors que l’intelligence artificielle, les jumeaux numériques et la robotique révolutionnent les pratiques industrielles, une table ronde organisée par les communautés de communes Thiers Dore et Montagne et Entre Dore et Allier en partenariat avec le Club Thiers Terre d’Industrie, le Lycée Jean Zay et la CCI du Puy-de-Dôme a permis d’explorer les défis et les opportunités offerts par ces technologies. Dans le cadre exceptionnel du Lycée Jean Zay à Thiers, des experts ont débattu des impacts économiques, sociaux et environnementaux de ces innovations. Une soirée animée par Frédéric Coureau, où vision stratégique et pragmatisme ont ouvert des perspectives fascinantes pour l’industrie de demain.
Une révolution technologique accélérée
Dès l’ouverture, les organisateurs ont souligné l’ampleur de cette transition. Tony Bernard, président de la communauté de communes de Thiers Dore et Montagne, a rappelé que ces technologies concernent aussi bien les grands groupes industriels que les petites entreprises artisanales. Une accélération qui, selon Stéphane Rodier, maire de Thiers, exige de conjuguer innovation et esprit critique : "Cette révolution est planétaire, mais elle doit être abordée avec lucidité pour éviter les pièges de l’uniformisation et préserver les spécificités locales."
L’IA au cœur des transformations
Stéphanie Dalle, directrice de l’antenne APEC Clermont-Ferrand, a décrit l’état des lieux de l’adoption de l’intelligence artificielle en France. Si un salarié sur deux déclare déjà utiliser l’IA dans son activité professionnelle, 70 % des petites entreprises ne l’ont pas encore intégrée. L’enjeu principal, selon elle, réside dans l’acceptation et l’appropriation par les employés. "L’IA ne doit pas être vue comme une menace, mais comme un levier pour atteindre les objectifs de l’entreprise tout en donnant du sens au travail des collaborateurs", a-t-elle expliqué. Elle a également insisté sur l’importance de la formation continue pour que chacun puisse s’adapter à ces nouveaux outils.
Les applications pratiques de l’IA
Charles Marginier, entrepreneur et expert en IA, a illustré les usages concrets de l’intelligence artificielle dans l’entreprise. "Aujourd’hui, l’IA n’est pas seulement une curiosité technologique ; elle est un outil de productivité indispensable", a-t-il affirmé. De la gestion des données à la création visuelle, en passant par le support client, Marginier a montré comment l’IA redonne du temps aux collaborateurs pour se concentrer sur les interactions humaines. Il a également mis en garde contre une vision trop simpliste de cette technologie : "Structurer les données de l’entreprise est un préalable essentiel pour exploiter pleinement les capacités de l’IA."
Les jumeaux numériques : prédire pour mieux produire
Pascal Dubuis, président du groupe Inoprod, a présenté les avancées en matière de jumeaux numériques, ces représentations digitales connectées au monde réel. Illustrant ses propos avec l’exemple d’une boulangerie optimisant l’utilisation de ses fours grâce à un modèle numérique et l’IA, il a souligné l’importance de ces outils pour anticiper et réduire les incertitudes. "Les jumeaux numériques permettent de mieux comprendre les processus industriels, d’optimiser les performances et de répondre aux enjeux environnementaux en limitant la surproduction", a-t-il expliqué.
La fabrication additive : entre promesses et défis
Emmanuel Duc, responsable de la chaire de fabrication additive à SIGMA Clermont, a décrit cette technologie comme étant en "phase d’adolescence". Si elle offre des opportunités dans des secteurs tels que le médical ou l’outillage, elle reste confrontée à des défis techniques et économiques. Pour Duc, l’avenir de la fabrication additive réside dans une approche globale, intégrant des considérations sur la chaîne d’approvisionnement, l’hygiène et la sécurité. "Il ne suffit pas de maîtriser la technologie ; il faut aussi comprendre comment elle s’intègre dans une organisation industrielle complexe", a-t-il rappelé.
Préparer les talents de demain
Nicolas Gayton, directeur de SIGMA Clermont, a insisté sur la nécessité de former une nouvelle génération d’ingénieurs capables de relever les défis posés par ces technologies. "Nos étudiants doivent être non seulement techniquement compétents, mais aussi flexibles et capables d’apprendre tout au long de leur carrière", a-t-il affirmé.
Anticiper les impacts sociétaux
Stéphane Rodier a conclu en mettant l’accent sur les implications plus larges de ces révolutions technologiques. "Ces avancées soulèvent des questions éthiques, environnementales et politiques qu’il est impératif d’anticiper", a-t-il averti. Il a appelé à un encadrement rigoureux de ces technologies pour garantir qu’elles servent l’intérêt général.
Vers une industrie plus résiliente
Cette table ronde a montré que, bien que riches en opportunités, les révolutions technologiques exigent une adaptation rapide et une réflexion approfondie sur leur impact.
Grâce à l’expertise des intervenants et à la dynamique insufflée lors des débats, cette soirée a offert une vision éclairée pour guider les entreprises locales et nationales dans leur transition technologique. Un rendez-vous marquant, dans le cadre prestigieux du Lycée Jean Zay, pour penser l’industrie de demain.
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