Les villas de la rue Alquié à Vichy, témoins des cures thermales 'pharaoniques' de Napoléon III

Photos : Ville de Vichy

La rue Alquié à Vichy est connue pour ses huit villas à l'anglaise, construites en 1863 par l'architecte Jean Lefaure.

Elles ont été conçues pour loger les officiers de la garde de Napoléon III lors de ses séjours à Vichy, lors de ses cures thermales. Aujourd'hui, ces villas sont encore debout et ont été soigneusement restaurées, préservant leur charme d'antan avec des façades en pierre et des jardins bien entretenus.

Le style de l'architecture à l'anglaise était très populaire au XIXe siècle et était surtout associé aux villes thermales.

Les huit villas de la rue Alquié sont un excellent exemple de cette tendance, avec leurs formes simples et leur décoration sobre. Elles sont très prisées pour leur emplacement central, proche des sources thermales de Vichy et des sites touristiques de la ville.

Gaëlle Mazé, de la direction du projet de ville de Vichy à la mission patrimoine, explique que « toutes ces réalisations sont protégées au titre du Site Patrimonial Remarquable, c'est dire la qualité de ces réalisations ».

Le budget pharaonique de Napoléon III pour ses cures thermales

L'histoire de la rue Alquié est étroitement liée aux cures thermales de Napoléon III. En raison de problèmes de santé, il a été conseillé à Napoléon III de faire des cures à Vichy, après avoir essayé sans succès les Vosges.

En 1862, lors d'une cure thermale estivale, l'empereur Napoléon III, Le Figaro de l'époque publie un article sur le deuxième séjour impérial dans la ville d'eaux et révèle certaines informations confidentielles.

Selon le journal, l'Empereur a élu domicile dans la villa Strauss et une suite composée d'environ soixante personnes occupe tout un hôtel voisin, l'hôtel des Thermes, pour un coût de 30 000 francs pour le mois, soit une somme équivalente à 11,6 millions d'euros en termes actuels en se basant sur le convertisseur de pouvoir d'achat de l'INSEE en 1901.

En ce qui concerne les installations thermales appartenant à l'État, tout a été conçu pour répondre aux besoins de l'Empereur. Le Figaro décrit une salle de bains ultramoderne qui fait partie intégrante de l'établissement et comporte les équipements les plus avancés. Elle est située près de la villa Strauss et donne sur l'Allier.

En 1863, son officier d'ordonnances, le comte de Clermont-Tonnerre, fit construire un chalet dans lequel une partie de la suite de l'Empereur et de ses services pouvait être logée.

Au total, sept chalets seront construits pour répondre aux besoins impériaux durant les séjours de l'Empereur à Vichy. Le chalet de Clermont-Tonnerre fut le premier de cette série de constructions.

Photo : https://www.vichy-economie.com/

Les villas rue Alquié, une occupation de courte durée, seulement un mois par an, en été !

Après le départ de Napoléon III, les villas ont été vendues et sont devenues des logements domestiques.

Les propriétaires successifs ont fortement modifié les logements au fil du temps, mais leur qualité demeure constante.

Les huit villas sont protégées en tant que site remarquable, avec sept classées comme édifices exceptionnels et une comme édifice remarquable.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, certaines de ces maisons ont été réquisitionnées pour des activités gouvernementales.

La rue Alquié continue d'inspirer les propriétaires et il est possible de voir une réplique d'une de ces villas dans la rue Thermale.

Les villas de la rue Alquié suscitent toujours l'admiration pour leur qualité et leur histoire riche.